Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/312

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Olénine répéta :

— Marianka, je suis venu…

— Laisse-moi, — fit-elle. Son visage ne changea pas, mais des larmes coulèrent de ses yeux.

— Pourquoi pleures-tu ? Qu’as-tu ?

— Quoi ? — fit-elle d’une voix grossière, rude. On a massacré les Cosaques, voilà.

— Loukachka ? — dit Olénine.

— Va-t’en, que veux-tu ?

— Marianka, — fit Olénine en s’approchant d’elle.

— Jamais tu n’auras rien de moi.

— Marianka, ne parle pas ainsi, — suppliait Olénine.

— Va-t’en ! Assommant ! — cria la jeune fille en frappant du pied, et s’approchant de lui d’un air menaçant. Son visage exprimait tant de dégoût, de mépris et de colère qu’Olénine comprit soudain qu’il n’avait rien à espérer, et que ses pensées d’autrefois sur l’inaccessibilité de cette femme étaient absolument justes. Sans rien répondre, Olénine s’enfuit de la cabane.