— Dites que les soldats peuvent maintenant préparer le gruau.
— Il cuit déjà.
— Bon, vous pouvez vous retirer.
— Eh bien ! Alors nous allons calculer ce qui est nécessaire à un officier, — continua le major en s’adressant à nous avec un sourire indulgent. Calculons.
— Il vous faut un veston et un pantalon… n’est-ce pas ?
— Oui.
— Mettons, pour cela, cinquante roubles pour deux ans ; alors vingt-cinq roubles par an pour l’habillement. Ensuite, pour la nourriture, deux abas[1] par jour… n’est-ce pas ?
— Oui, c’est même beaucoup.
— Laissons. Maintenant, pour un cheval, la selle, les réparations, trente roubles. Voilà, c’est tout. Alors, en tout : vingt-cinq, cent vingt et trente, total cent soixante-quinze. Ainsi il nous reste pour le luxe, le thé, le sucre et le tabac environ vingt roubles. Vous voyez ? C’est juste, Nikolaï Fédorovitch ?
— Non, permettez, Abram Ilitch, — objecta timidement l’aide de camp, — il ne restera rien pour le thé et le sucre. Vous mettez une paire de pantalons pour deux ans, mais ici, en campagne
- ↑ Monnaie persane valant 0 fr. 55.