Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/474

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qu’il lui proposait n’était que fictif et n’avait pour but que d’alléger sa situation. Maintenant, rien n’empêchait plus la vie commune. Et Nekhludov n’y était pas préparé. Puis il y avait aussi ses rapports avec Simonson ? Que signifiaient ses paroles de la veille ? Et si elle consentait à s’unir à Simonson, serait-ce bien ou mal ? Ne sachant que répondre à ces questions, il les éloigna. « Tout cela se décidera après, se dit-il. Maintenant, le plus pressé est de la voir, de lui communiquer l’heureuse nouvelle, et de la faire mettre en liberté. » Il croyait suffisante pour cela la copie qu’il avait entre ses mains. En sortant du bureau de poste, il se fit conduire à la prison.

Bien que le général ne l’eût pas autorisé à visiter la prison, Nekhludov qui savait par expérience que souvent on obtient facilement des inférieurs ce que les autorités supérieures vous refusent, résolut d’essayer de pénétrer dans la prison, maintenant, afin d’apprendre la bonne nouvelle à Katucha, peut-être la faire sortir de prison, et s’informer en même temps de la santé de Kriltsov et lui faire part, ainsi qu’à Marie Pavlovna, de la réponse du général.

Le directeur de la prison était un homme grand et trapu, imposant, moustachu, avec des favoris qui descendaient aux coins de la bouche. Il fit à Nekhludov un accueil très sévère et lui déclara nettement que, sans autorisation des chefs, il ne