Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


IV

— Cependant, c’est tout à fait dégoûtant, que déjà si près nous ne puissions arriver, — dit l’un des jeunes officiers. — Aujourd’hui même il peut y avoir une affaire et nous n’y serons pas.

À l’acuité de la voix et à la rougeur juvénile du visage de cet officier pendant qu’il parlait, on voyait cette jeune et charmante timidité d’un homme qui craint sans cesse de ne pas dire ce qu’il faut.

L’officier sans bras le regarda avec un sourire.

— Vous aurez le temps encore, croyez-moi, — dit-il.

Le jeune officier regarda avec respect le visage amaigri de son interlocuteur, qui maintenant s’éclairait d’un sourire.

Il se tut et de nouveau s’occupa du thé. En effet, dans le visage de l’officier sans bras, sa pose et surtout les manches vides de son manteau, s’ex-