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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/154

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— Zeïfer était chez moi aujourd’hui, il a raconté qu’on a passé au quatrième bastion.

— C’est sûr ?

— Si je le dis, c’est sûr. Et au fait, le diable le sait ! Il ne prend pas cher pour mentir. Eh bien, quoi ! Buvez-vous du porter ? — dit l’officier du train, toujours dans sa tente.

— S’il vous plaît, j’en boirai, — dit Kozeltzov.

— Et vous, boirez-vous, Ossip Ignatievitch, — continua la voix dans la tente, en s’adressant probablement au commissionnaire qui dormait.

— Assez dormir ! Quatre heures sont déjà sonnées.

— Qu’est-ce que vous racontez ? Je ne dors pas — répondit une voix aigre, indolente.

— Eh bien ! Levez-vous. Je m’ennuie sans vous.

L’officier du train rejoignit ses hôtes.

— Apporte le porter de Sinferopol ! cria-t-il.

Le brosseur, avec une mine fière, comme il sembla à Volodia, entra dans le hangar et en poussant Volodia, tira le porter sous le banc. La bouteille de porter était déjà bue et la conversation durait depuis assez longtemps sur le même ton, quand la toile de la tente se souleva, et livra passage à un homme pas très grand, frais, en robe de chambre bleue à cordelière et en bonnet à bord rouge, orné d’une cocarde. Il parut en frisant sa petite moustache noire, et en regardant vers le tapis avec un mouvement à peine remar-