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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/324

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— Accordez-moi seulement l’occasion de vous voir aujourd’hui pour baiser votre main ; je la trouverai.

— Mais comment la trouverez-vous ?

— Ce n’est pas votre affaire. Pour vous voir, tout m’est possible. Alors c’est convenu ?

— Bon.

L’écossaise finissait ; on dansa encore une mazurka, le comte faisait des merveilles : il attrapait le mouchoir en s’inclinant sur un genou et en frappant des éperons d’une façon particulière comme à Varsovie, de telle sorte que tous les vieux quittaient leur jeu de boston pour regarder dans la salle, et le cavalier, le meilleur danseur, s’avoua vaincu. Après le souper on dansa encore le grand-père et l’on commença à se séparer. Le comte ne quittait pas des yeux la jeune veuve. Il ne mentait pas en disant que pour elle il était prêt à se jeter dans un trou au milieu de la glace. Était-ce un caprice, l’amour ou l’obstacle, mais durant cette soirée toutes les forces de son âme étaient concentrées en un seul désir : l’avoir et l’aimer.

Dès qu’il remarqua qu’Anna Fédorovna faisait ses adieux à la maîtresse de la maison, il courut dans l’antichambre, et de là, sans pelisse, dans la cour, où se tenaient les équipages.

— La voiture d’Anna Fédorovna Zaïtzova ! — cria-t-il. Une haute voiture à quatre places, aux lampions vacillants s’approcha du perron. — Ar-