Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/395

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avec un sourire animé s’assit sur le lit de son camarade.

— Croirais-tu que cette demoiselle m’a donné un rendez-vous !

— Que dis-tu ? — s’écria Polozov, bondissant du lit.

— Eh bien ! Écoute.

— Mais comment ? Quand donc ? Ce n’est pas possible.

— Voici. Pendant que vous comptiez la préférence, elle m’a dit qu’elle serait assise la nuit près de la fenêtre, et qu’on peut entrer par la fenêtre. Voilà ce que c’est qu’être pratique ! Pendant que vous comptiez avec la vieille, j’ai arrangé cette affaire. Mais tu l’as bien entendu, elle a dit devant toi qu’elle serait assise près de la fenêtre et regarderait le temps.

— Mais c’était dit comme ca…

— C’est justement la question… Je ne sais pas si elle a dit cela par hasard ou non. Peut-être, en effet, n’a-t-elle pas voulu s’avancer tout d’un coup, mais on l’aurait dit, et il en est résulté une chose affreuse. J’ai agi comme un imbécile, — ajouta-t-il en souriant avec mépris.

— Mais qu’as-tu fait ? Où étais tu ?

Le comte, taisant ses multiples hésitations, raconta ce qui s’était passé.

— J’ai tout gâté : il fallait être plus hardi. Elle a crié, s’est enfuie de la fenêtre.