Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/34

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tous des pécheurs, je sais cela, mais j’espère qu’avec la grâce de Dieu, tout sera pardonné, tout doit être pardonné. J’essaye de me comprendre, et moi aussi j’ai des péchés sur la conscience, mon amie ; mais aussi, combien ai-je souffert ; j’ai essayé de supporter patiemment mes souffrances…

— Alors faut-il appeler le prêtre, mon amie ? Après la communion vous vous sentiriez mieux.

La malade inclina la tête en signe de consentement.

— Dieu, pardonnez-moi mes péchés, murmura-t-elle.

La cousine sortit et fit signe au prêtre.

— C’est un ange, — dit-elle au mari, les larmes aux yeux.

Le mari se mit à pleurer. Le prêtre entra dans la chambre ; la vieille était encore sans connaissance ; la première chambre était toute silencieuse.

Cinq minutes après le prêtre franchit la porte, ôta son étole et remit en ordre ses cheveux.

— Grâce à Dieu elle est maintenant plus calme et désire vous voir, dit-il.

La cousine et le mari entrèrent. La malade pleurait doucement en regardant l’icône.

— Je te félicite, mon amie, dit le mari.

— Merci ! Comme je me sens bien, maintenant. Quelle douceur incomparable j’éprouve. — Et