Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol7.djvu/106

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XI

La comtesse était si fatiguée des visites qu’elle donna l’ordre de ne plus recevoir personne, et le suisse fut seulement chargé d’inviter au dîner tous ceux qui viendraient présenter leurs félicitations.

La comtesse voulait causer en tête-à-tête avec son amie d’enfance, la princesse Anna Mikhaïlovna, qu’elle n’avait pas encore revue longuement depuis son retour de Pétersbourg. Anna Mikhaïlovna, avec un visage pleurnicheur et souriant, se rapprocha du fauteuil de la comtesse.

— Avec toi je serai tout à fait franche, — dit Anna Mikhaïlovna ; — déjà il nous reste peu de vieux amis, c’est pourquoi j’apprécie tant ton amitié.

Anna Mikhaïlovna regarda Véra et s’interrompit. La comtesse serra la main de son amie.

— Véra — fit la comtesse, s’adressant à sa fille aînée, qui ne semblait pas être très aimée, — tu