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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol7.djvu/361

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entré chez un libraire pour y choisir des livres pour la route et y était resté assez longtemps.

— Qu’y a-t-il ? demanda Bolkonskï.

Ach, Erlaucht ! — répondit Frantz en hissant avec difficulté la valise dans la britchka. — Werziehen noch weiter. Der Bösewitch ist schon wieder hinter uns her ![1]

— Quoi ! qu’est-ce ? — demanda le prince André.

Bilibine sortit à la rencontre de Bolkonskï. Son visage, toujours si calme, était ému.

Non, non, avouez que c’est charmant, — dit-il, — cette histoire du pont de Thabor (près de Vienne). Ils l’ont passé sans coup férir.

Le prince André ne comprenait rien.

— Mais d’où sortez-vous, pour ignorer ce que savent tous les cochers de la ville ?

— Je viens de chez l’archiduchesse, là-bas, je n’ai entendu parler de rien.

— Et vous n’avez pas remarqué qu’on emballe partout ?

— Non… Mais qu’y a-t-il ? — demanda impatienté le prince André.

— Ce qu’il y a ? Il y a que les Français ont traversé le pont que défendait Auersperg. Il n’a pas fait sauter le pont, si bien que Murat court mainte-

  1. Ah ! Votre Excellence, nous partons encore plus loin, le scélérat est sur nos talons.