Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol7.djvu/90

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VIII

Le silence s’établit. La comtesse regardait la princesse avec un sourire agréable, sans cacher toutefois qu’elle ne serait nullement attristée de la voir se lever et partir. La fille de la visiteuse rajustait déjà sa robe et regardait interrogativement sa mère, quand, tout à coup, de la chambre voisine près de la porte, on entendit courir des jeunes gens, un bruit de chaise accrochée et renversée, et, dans le salon, accourait une fillette de treize ans qui cachait quelque chose dans sa courte jupe de mousseline et qui s’arrêta au milieu de la chambre. On voyait que c’était par hasard, et parce qu’elle n’avait pas calculé son élan, qu’elle s’était avancée si loin. Presque aussitôt, dans la porte se montrèrent un étudiant au col bleu, un officier de la garde, une jeune fille de quinze ans, et un gros garçonnet, rouge, en jaquette.

Le comte se leva et, en se dandinant, écarta lar-