Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/75

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dans le cabinet de travail pour prendre le café, et nous, nous courûmes au jardin, traîner nos pieds dans les allées déjà jonchées de feuilles mortes, et causer. La conversation commença sur ce que Volodia monterait un cheval de chasse ; qu’il était honteux pour Lubotchka de courir moins vite que Katenka ; qu’il serait très intéressant de voir les chaînes de Gricha, etc., etc. ; mais pas un mot de notre séparation n’était prononcé. Notre conversation fut interrompue par le bruit du break qui s’approchait, et à chaque ressort duquel était assis un enfant de la maison. Derrière le break venaient les chasseurs avec les chiens, et plus loin le cocher Ignate, assis sur le cheval destiné à Volodia et tenant les guides de mon vieux Kleper. Aussitôt nous nous jetâmes vers l’enclos d’où l’on pouvait voir toutes ces choses intéressantes, et ensuite, avec des cris aigus et en piétinant, nous courûmes en haut pour nous habiller, et nous habiller de façon à ressembler le plus possible à des chasseurs. Un des principaux moyens pour cela, c’était de rentrer nos pantalons dans nos bottes. Sans perdre de temps, nous commençâmes ce travail, en nous hâtant de le finir le plus vite possible pour courir au perron et y jouir de la vue des chiens, des chevaux et causer avec les chasseurs.

La journée était chaude. De petits nuages blancs aux formes bizarres, qui le matin se