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302 APPENDICE

que ceux-ci croient à tout autre chose et qu’ils affirment que leur croyance procure le plus grand bien à l’homme. Il est devenu indispensable de résoudre la question de savoir laquelle de ces nombreuses croyances est la plus vraie, mais il n’y a que la raison qui puisse résoudre cette question.

Tout ce que l’homme sait, il le connaît au moyen de la raison et non pas de la foi. On a pu le tromper en lui affirmant qu’il ne connaît que par la foi et non par la raison ; mais dès qu’il connaît deux croyances opposées et voit des hommes qui professent une autre croyance que la sienne, il se trouve dans la nécessité absolue de résoudre la question au moyen de la raison. Un bouddhiste qui a appris à connaître le mahométisme, s’il reste bouddhiste, demeurera attaché à sa croyance, non par la foi, mais par la raison.

Dès qu’une autre croyance lui apparaît et qu'il est placé dans l’alternative de renoncer à sa croyance ou de rejeter celle qu’on lui propose, la question est résolue inévitablement par la raison. Et s’il est demeuré bouddhiste après avoir eu connaissance du mahométisme, la foi aveugle qu’il avait auparavant en Bouddha ne reposera désormais que sur une base rationnelle. Les essais tentés de nos Jours pour inspirer à