Page:Tolstoï - De la vie.djvu/92

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s’accomplit ainsi toute l’évolution de la vie), nous n’apercevons ni le développement de la conscience réfléchie, ni son évolution, parce que c’est nous qui l’accomplissons nous-même ; notre vie n’est pas autre chose que la naissance en nous de l’être invisible, c’est pourquoi il nous est impossible de le voir. Nous ne pouvons distinguer la naissance de ce nouvel être, ce rapport nouveau entre la conscience réfléchie et la conscience animale, de même que le grain ne peut voir la croissance de sa tige. Quand la conscience réfléchie sort de son état latent et apparaît en nous, il nous semble que nous éprouvons une contradiction. Mais il n’existe en réalité aucune contradiction, pas plus que dans le grain qui germe. Dans celui-ci nous voyons que la vie qui résidait auparavant dans l’enveloppe, se trouve à présent dans le germe. De même dans l’homme dont la conscience réfléchie s’est éveillée, il n’y a aucune contradiction, il y a seulement la naissance d’un nouvel être, d’un rapport nouveau entre la conscience réfléchie et l’animal.