Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/43

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Une minute après le même sifflement répondit dans la forêt. Hadji Mourad quitta la route et pénétra dans la forêt. Quand il eut fait une centaine de pas, il aperçut à travers les troncs des arbres un bûcher, les ombres des hommes assis autour, et un cheval sellé, entravé, éclairé à mi-hauteur par la flamme du bûcher. Quatre hommes étaient assis près du bûcher. L’un d’eux se leva rapidement, s’approcha de Hadji Mourad et saisit la bride et l’étrier. C’était le frère d’armes de Hadji Mourad, qui était chargé de toutes ses affaires.

— Éteins le feu, dit Hadji Mourad, en descendant de cheval.

Les hommes se mirent à écarter le bûcher et à piétiner les branches enflammées.

— Est-ce que Bata est venu ici ? demanda Hadji Mourad en s’approchant d’un manteau étalé.

— Il est venu, mais il y a déjà longtemps qu’il est parti avec Khan-Magom.

— Par quelle route sont-ils partis ?

— Par celle-ci, répondit Khanefi, indiquant la route opposée à celle par laquelle était venu Hadji Mourad.

— Bon, fit Hadji Mourad, et, ayant enlevé son fusil, il se mit à le charger.

— Il faut être sur ses gardes. On me poursuit, dit-il, en s’adressant à l’homme qui éteignait le feu. C’était un Tchetchenz, Gamzalo.

Gamzalo s’approcha du manteau, prit le fusil