Page:Tolstoï - Imitations.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peur d’être victime des plus effroyables attentats de la part des siens ne cesse de le hanter. Il soupçonne des plus noirs projets tous ceux qui l’approchent, il craint et hait et sa femme et son fils et sa fille et tous les hommes ; ses petits-enfants même, qu’il aimait tant, lui semblent aujourd’hui de méchantes petites bêtes et qui doivent le détester comme lui-même déteste les autres.

Pour chasser ses idées noires, il recourait à deux moyens : d’abord il recherchait toutes les mesures de précautions pour sa sauvegarde ; ensuite il s’évertuait à prouver aux hommes l’existence de Dieu et de sa justice immanente. Il voyait son salut dans la conversion des autres hommes à cette foi que lui-même il n’en avait pas.