Page:Tolstoï - Imitations.djvu/218

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ans de cette vie on puisse ressembler à ce dégradé Dromov qui boit avec les soldats et qui adresse à tous les officiers de petits billets leur demandant de lui prêter trois roubles et signés : « tout à vous, Dromov. » Il me fallait un caractère comme le mien pour ne pas m’avilir complètement dans cette affreuse situation.

Il marcha longtemps silencieux à mon côté.

— Avez-vous une cigarette ? me dit-il. Mais où donc en étais-je ? Ah ! oui… je n’ai pas pu le supporter. Physiquement, si j’étais mal, si j’avais faim, si j’avais froid, je vivais du moins comme un soldat, et les officiers avaient encore une certaine considération pour moi ; je conservais un certain prestige même à leurs yeux. Ils ne m’envoyaient pas en