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Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/226

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C’est grâce, uniquement, au charme constant de cette lumière qui brille devant lui, que l’élève se sent capable de se façonner lui-même, comme nous le lui demandons.

Mais quels moyens avons-nous pour découvrir à leurs yeux le bord du rideau ?… Je l’ai dit ; je pensais, comme beaucoup d’autres, que, me trouvant moi-même dans ce monde où je dois introduire les élèves, rien ne me serait plus facile ; et j’enseignais à lire et à écrire, j’expliquais les phénomènes de la nature, j’exposais, comme il est dit dans les petits alphabets, que les fruits de l’étude sont doux, mais les élèves ne me croyaient pas, et ils rechignaient. J’essayai de leur lire la Bible, et je m’emparai complètement d’eux. Le bord du rideau était soulevé, et ils s’abandonnaient à moi tout entiers. Ils se mirent à aimer et le livre, et l’étude, et moi. Il ne me restait plus qu’à les guider plus loin. Après l’Ancien Testament, je leur racontai le Nou-