Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sorte qu’à présent nous devons le restituer ; mais cette restitution présente beaucoup de difficultés. Que faire alors ? Je crois qu’il faut commencer par ne pas prendre ce qui ne nous appartient pas.

On a donné aux enfants un cheval : un vrai cheval vivant, et ils sont partis se promener. Ils allaient, allaient toujours, montaient et descendaient. Le cheval était trempé de sueur, perdait haleine, mais allait toujours en obéissant, tandis que les enfants criaient, se donnaient du courage, se vantaient les uns devant les autres à qui dirigera le mieux, et poussaient toujours le cheval au galop. Et il leur semblait, comme il semble toujours, que, lorsque le cheval galopait, c’étaient eux qui galopaient, et ils étaient fiers de ce galop. Et ils s’amusaient