Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/107

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ainsi longtemps, sans penser au cheval, oubliant qu’il vit, travaille et souffre ; lorsqu’ils s’apercevaient qu’il s’arrêtait, ils levaient leur fouet, frappaient et criaient davantage. Mais tout a une fin : le bon cheval vint au bout de ses forces et, malgré le fouet, il commença à s’arrêter. Ce n’est qu’alors que les enfants se sont rappelés que le cheval est vivant, qu’on donne aux chevaux à boire et à manger. Mais ils ne voulaient pas s’arrêter et s’ingéniaient à trouver un moyen de le nourrir en marche. L’un a tiré une poignée de foin du siège de la voiture et, ayant descendu, courait auprès du cheval en lui donnant ce foin. Mais ce n’était pas commode, il sauta de nouveau dans la voiture, et les enfants trouvèrent un autre moyen. Ils prirent un long bâton,