Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/109

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rapports avec le peuple, le nourrir à présent, quand il perd ses forces et peut refuser de les porter davantage ? On trouve toutes espèces de moyens, excepté celui qui vient de lui-même à l’esprit et au cœur : descendre de ce cheval qu’on plaint, et cesser de galoper.

Le peuple souffre de faim, et nous, les classes dirigeantes, nous en sommes très préoccupées et nous voulons lui porter secours. Dans ce but, nous formons des comités, faisons des réunions, recueillons l’argent, achetons du pain et le distribuons parmi le peuple. Mais pourquoi a-t-il faim ? Est-il possible que cela soit si difficile à comprendre ? Faut-il absolument le calomnier, comme font avec effronterie les uns, en disant que le peuple est pauvre parce