Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/110

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qu’il est paresseux et ivrogne, ou faut-il se tromper soi-même, comme le font les autres, en disant que le peuple n’est pauvre que parce qu’il n’a pas encore eu le temps de s’assimiler notre civilisation, mais que, dès demain, nous nous mettrons, sans rien lui cacher, à l’initier à tout notre savoir, et qu’alors il cessera, sans doute, d’être pauvre. Aussi, actuellement, nous ne devons avoir aucune honte de vivre à ses dépens, car tout cela n’est que dans son propre intérêt.

Faut-il chercher ainsi midi à quatorze heures, lorsque tout est si clair et si simple, clair et simple surtout pour le peuple, au dépens duquel nous vivons et mangeons ? Il est peut-être permis aux enfants de s’imaginer que ce n’est pas le cheval qui les porte,