Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/123

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relations qui existent entre nous et le peuple, c’est-à-dire le fait, que c’est lui qui nous fait vivre, que sa pauvreté a pour cause notre richesse et que sa faim provient de la satisfaction de notre appétit, nous ne pourrons commencer à le servir autrement qu’en cessant de faire ce qui le perd.

Ma pensée consiste en ce que l’amour seul peut sauver les hommes de tous les malheurs, y compris la famine. Mais cet amour ne peut pas se borner aux paroles et doit s’exprimer en actions. Et ces actions de l’amour consistent à donner son morceau à celui qui a faim, comme l’a dit, pas même le Christ, mais Jean-Baptiste, c’est-à-dire à faire un sacrifice. Par conséquent, je pense que le meilleur de tout ce que peuvent faire en ce moment, pour venir en aide au peuple,