Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/124

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ceux qui comprennent la nécessité de changer leur mode de vie, c’est d’aller, cette année même, vivre au milieu des paysans affamés et de passer avec eux un certain temps.

Je ne dis pas que chacun de ceux qui veulent aider les paysans doive absolument s’installer dans une chaumière froide, vivre au milieu des poux, se nourrir avec de l’arroche et mourir dans deux mois ou dans quinze jours, je ne dis pas que celui qui ne le fait pas ne fait rien d’utile. Ce n’est pas là ce que je dis : je dis qu’agir ainsi, exactement ainsi — vivre et mourir avec ceux qui mourront dans deux mois ou dans quinze jours, — serait très bien, très beau, aussi beau que de pardonner et de mourir comme mourut Damiens au milieu des