Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/125

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lépreux. Mais je ne dis pas que chacun puisse et doive le faire, et que celui qui ne le fera pas ne fera rien. Je dis que plus les actes d’un homme s’approcheront de ceci, mieux cela vaudra pour lui et pour les autres, mais que celui qui s’approchera tant soit peu de cet idéal agira bien. Il y a deux limites extrêmes : d’un côté, donner sa vie pour ses semblables et, d’un autre, vivre sans modifier les conditions de sa vie. Mais, entre ces deux points extrêmes, se trouvent tous les hommes : les uns qui agissent comme les élèves du Christ qui l’ont suivi en abandonnant tout, les autres qui sont comme le jeune homme riche qui s’est détourné et s’est éloigné lorsqu’il a entendu parler de changer son mode de vie.

C’est entre ces deux limites que se