Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/163

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qui reçoit la farine subit toujours la tentation de dépenser, de vendre au cabaret ce qu’il a reçu ; 2o ce secours, s’il tombe dans une famille pauvre, ne la sauve de la famine que dans le cas où elle possède encore quelques moyens d’existence. On délivre au plus 30 livres par personne et par mois. Lorsqu’il y a des pommes de terre ou quelque chose qu’on puisse mélanger avec de la farine pour faire le pain, les 30 livres peuvent nourrir un homme pendant un mois ; mais lorsque la misère est complète, lorsqu’on ne peut même pas acheter de l’arroche pour ajouter à la farine, les 30 livres se trouvent mangées sous la forme du pain pur dans l’espace de quinze à vingt jours, après quoi ceux qui restent, les dix autres jours du mois, sans nour-