Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/192

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là deux voisines et une vieille femme, sans domicile, qui demanda la permission de demeurer dans cette maison pour manger et rester au chaud.

Les visiteurs n’étaient pas encore là, parce que, en attendant notre arrivée, on n’avait informé personne. J’ai demandé à la maîtresse de la maison comment tout le monde allait pouvoir s’installer là. — J’arrangerai tout, me répondit-elle, soyez tranquille ! C’est une femme d’une cinquantaine d’années, robuste, avec un regard timide et inquiet, mais pleine d’intelligence. Avant l’ouverture du réfectoire, elle mendiait pour se nourrir et nourrir sa famille. Ses ennemis disent qu’elle est ivrogne, mais, malgré ces commérages, elle dispose en sa faveur, par sa conduite envers les orphe-