Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/193

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lins, petits-fils de son mari, et envers le vieux lui-même, qui, épuisé, aveugle, à peine vivant, est couché sur une planche. La mère de ces orphelins est morte il y a un an ; le père, abandonnant les enfants, partit pour Moscou et s’y perdit.

Les enfants — un garçon et une fille — sont très jolis, surtout le garçon, qui a près de huit ans ; malgré la pauvreté ils sont bien vêtus et bien chaussés, se pressent contre la grand’mère et sont exigeants, comme des enfants gâtés.

— Tout s’arrangera, dit-elle, et pour la table, j’en trouverai une. Ceux qui ne trouveront pas de place mangeront plus tard. « J’ai obtenu, me dit-elle après, neuf pains de 4 pouds de farine et encore j’ai fait du kvass. Ce n’est que la tourbe qui