Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/199

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sa fille qui mange là, auprès du mur, et demande timidement si elle-même ne pourrait pas manger aussi.

— Depuis longtemps déjà je n’ai pas goûté de pain pur ; pour nous, il est doux comme le miel !

Après avoir reçu la permission, la femme du diacre fait le signe de la croix et enjambe la planche jetée d’un banc sur l’autre. Le petit garçon, d’un côté, et la vieille femme, de l’autre, reculent pour lui faire place. La maîtresse de la maison lui donne du pain et une cuiller.

Après la soupe que l’on verse encore une fois, on mange des pommes de terre. Chacun prend une poignée de sel, la met sur la table et trempe dans ce sel des pommes de terre épluchées.