Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/200

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Tout cela — le service auprès des tables, la réception de la nourriture, l’installation des visiteurs — se fait sans hâte, avec convenance, solennité et avec un tel air d’habitude, comme si cela se passait toujours ainsi et ne pouvait se passer autrement. Cela a l’air d’un phénomène de la nature.

Après avoir fini les pommes de terre et soigneusement mis de côté les restes de pain, le soldat se lève le premier et quitte la table ; après lui tous les autres se lèvent, se tournent vers les images pour faire une prière, puis remercient et sortent. Ceux qui attendaient leur tour occupent, sans se presser, leurs places, et, de nouveau, la maîtresse de la maison coupe le pain et verse la soupe aux choux dans les bols.

Les choses se passaient de même dans le