Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/211

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les jeunes filles, considérant cela comme honteux pour eux.

Mais ce défaut est racheté par le fait que cette pudeur même devant la fréquentation des réfectoires empêche les abus. Par exemple, il vient un paysan pour exiger de lui donner davantage par mois, et assure qu’il n’a pas mangé depuis deux jours. On lui propose de venir au réfectoire. Il rougit et refuse, tandis qu’un autre paysan du même âge, resté sans moyens d’existence et n’ayant pas pu trouver du travail, mange au réfectoire. Un autre exemple : une femme se plaint de sa situation et prie de lui aider. On lui propose d’envoyer sa fille au réfectoire. Mais sa fille est déjà grande, et elle refuse de l’envoyer, tandis que la fille, grande aussi, de