Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/216

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bientôt été rejetée. Il y a des ménages qui n’ont personne à envoyer, et il y en a d’autres qui ont beaucoup de faibles ou de malades. Par conséquent, on a accepté notre proposition de juger d’après sa conscience.

« On fera la cuisine pour quarante personnes ; s’il en vient davantage, elles seront les bienvenues, et si tout se trouve mangé, il ne faudra en vouloir à personne. »

Cette opinion a été approuvée. Un paysan dit qu’un homme fort et bien portant aura lui-même honte de manger la part des orphelins. Mais une voix mécontente objecta : « Je ne viendrais pas volontiers ; mais on est forcé de venir lorsque, comme il m’est arrivé il n’y a pas longtemps, on n’a pas mangé depuis deux jours. »

C’est là le principal avantage des réfec-