Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sera-ce cette année, dans notre contrée où la récolte du seigle est encore inférieure à celle de l’année dernière, où l’avoine n’a rien donné du tout, où le chauffage manque complètement, et où les dernières forces de la population sont complètement épuisées par les privations de l’année dernière ?


Alors quoi ? Encore des affamés ! Des affamés, des réfectoires ! Des réfectoires, des affamés ! Ce n’est plus neuf, c’est déjà vieux et ça a déjà assez ennuyé.

Cela vous ennuie, vous autres, habitants des villes ; mais nous qui les voyons du matin au soir postés devant nos fenêtres ou nos portes, qui ne pouvons pas passer dans la rue sans entendre la même plainte : « Voilà deux jours que nous n’avons pas