Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/252

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voulons qu’on agisse envers nous. Toutes ces règles sont communes au brahmanisme, au judaïsme, au confucianisme, au taoïsme, au bouddhisme, au christianisme et au mahométisme. (Si le bouddhisme ne donne pas une définition de la divinité, il reconnaît néanmoins les principes avec lesquels il se fond, où il plonge en atteignant le Nirvâna ; de sorte que le principe auquel l’homme s’unit en plongeant dans le Nirvana est le même qui est connu sous le nom de Dieu dans le judaïsme, le christianisme, le mahométisme).

« Mais ce n’est pas là une religion », objectent ceux qui sont habitués a considérer comme l’apanage nécessaire de la religion le surnaturel, c’est-à-dire l’absurde.

« C’est de la philosophie, de la morale, c’est du raisonnement, c’est tout ce que vous voudrez, mais ce n’est pas de la religion », insistent-ils.

La religion, à leur sens, doit être absurde et incompréhensible (credo quia absurdum). Or, c’est en prêchant cette nécessité pour la doctrine religieuse d’être incompréhensible,