Page:Tolstoï - Ma confession.djvu/266

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penché mon corps et où je sens que je dois tomber tout de suite ; je regarde en bas et je ne puis en croire mes propres yeux. Ce n’est pas que je sois sur une hauteur pareille à la plus haute tour ou à la plus haute montagne du monde, mais je suis sur une hauteur comme je n’aurais jamais pu me l’imaginer.

Je ne puis même pas me rendre compte si véritablement je vois quelque chose en bas dans ce précipice sans fond sur lequel je suis suspendu et qui m’attire. Mon cœur se serre et la terreur m’envahit. C’est affreux de regarder en bas.

Je sens que si je regardais, je glisserais tout de suite de la dernière lisière et je périrais.