Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/66

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chrétienne ; quoiqu’il y soit dit que « qui ne portera pas sa croix, qui ne reniera pas son père, sa mère, qui ne risquera pas sa vie… » ces hommes persuadent aux autres qu’il n’est pas nécessaire pour aimer son prochain de sacrifier ce à quoi on est habitué, mais qu’il suffit de donner ce qu’on juge convenable.

Ainsi parlent les Pères de l’Église et, conséquemment, ceux qui repoussent la doctrine de l’Église (en tant que manifestations extérieures du culte) pensent, parlent et écrivent de même manière que les libres-penseurs. Ces hommes se persuadent et persuadent aux autres que, sans qu’il soit besoin de réduire ses passions, on peut servir l’humanité et avoir une conduite morale.

Les hommes, après avoir rejeté les pratiques païennes, n’ont pas su s’assimiler la véritable doctrine chrétienne ; ils n’ont pas admis la marche progressive dans le chemin de la vertu, ils sont restés stationnaires.