Page:Tolstoï - Plaisirs cruels.djvu/68

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À notre point de vue, tout cela est inutile ; nous avons la conviction que l’homme peut mener une existence absolument morale, alors même qu’il se laisse aller complètement à son penchant pour le luxe et les plaisirs.

Il semblerait, quel que soit le point de vue auquel on se place — utilitaire, païen ou chrétien — que l’homme qui exploite pour son propre plaisir le travail, et souvent le travail le plus pénible d’autrui, agisse mal, et que c’est là la première habitude avec laquelle il devrait rompre, s’il vise à mener l’existence propre à l’homme de bien.

Au point de vue utilitaire, c’est une mauvaise action, car, en forçant les autres à travailler pour soi, l’homme se trouve toujours dans une situation fâcheuse : il s’habitue à satisfaire ses passions et devient leur esclave, alors que les gens qu’il emploie ne travaillent pour lui qu’avec jalousie et mécontentement,