Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/121

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Akoulina se dégagea et courut dans le coin. L’enfant était immobile, sur le dos, dans l’auge ; ses petites jambes ne remuaient pas. Akoulina le prit ; mais l’enfant ne respirait plus, ne bougeait plus. Elle le jeta sur le lit, et, pressant son menton entre ses deux mains, elle poussa un éclat de rire si aigu, si sonore, si terrible que Machka, qui avait commencé par rire aussi, se boucha les oreilles et se sauva en sanglotant dans le vestibule.

La foule envahit de nouveau le coin avec des cris et des pleurs. On sortit l’enfant, on le frictionna : tout fut inutile.

Akoulina se démenait sur le lit, et riait, riait de telle sorte, que tous ceux qui entendaient ce rire en étaient épouvantés. C’était maintenant, à voir cette foule mêlée de maris, de vieillards, d’enfants attroupés dans le vestibule, qu’on pouvait seulement se rendre