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Page:Tolstoï - Quelle est ma vie ?.djvu/12

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mône ; je lui demande qui il est et d’où il vient ? Il me répond qu’il est venu de Kalouga pour chercher de l’ouvrage. Il a d’abord trouve du travail à scier du vieux bois pour chauffage. Son camarade et lui, ayant terminé leur besogne chez ce patron, cherchèrent une autre occupation, mais ils n’en trouvèrent pas. Son camarade s’en retourna. Pour lui, depuis une quinzaine de jours, il avait mangé toutes ses économies et n’avait même pas de quoi acheter une hache ou une scie. Je lui donne de l’argent pour acheter une scie et lui indique un endroit où il doit venir travailler. Je m’étais entendu d’avance avec Pierre et Simion pour qu’ils accueillissent un camarade et lui trouvassent un vis-à-vis pour le travail.

— Eh bien, viens donc. Tu auras là beaucoup de travail.

— Je viendrai assurément. Comment puis-je ne pas venir ? Croyez-vous que je mendie par plaisir ? Je puis travailler.

Ce moujik me jure qu’il viendra. Je crois qu’il ne me trompera pas et qu’il est fermement résolu à venir.

Le lendemain, je vais chez les deux moujiks, dont j’ai déjà parlé, et, je leur demande : « Le