Aller au contenu

Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

4. Un certain ordre subsiste dans notre société, non pas parce qu’on inflige des punitions à ceux qui troublent cet ordre, mais parce que, malgré la mauvaise influence de ces châtiments, les hommes s’aiment et ont pitié quand même les uns des autres.

5. Le châtiment est nuisible, moins parce qu’il irrite celui qu’on punit, que parce qu’il déprave celui qui punit.

III. — La vengeance dans les rapports individuels.

1. Punir un homme pour ses mauvaises actions revient au même que de chauffer le feu. Tout homme qui a fait le mal est déjà puni, parce qu’il est privé de tranquillité, est tourmenté par sa conscience. Mais si sa conscience ne le tourmente pas, toutes les punitions que les hommes peuvent lui infliger ne le corrigeront pas, mais ne feront que l’irriter davantage.

2. Le vrai châtiment pour chaque mauvaise action est celui qui se produit dans l’âme du criminel même, et qui est dans l’abaissement de sa faculté de jouir des bienfaits de la vie.

3. Un homme a fait le mal. Et voilà qu’un autre homme ou des hommes, ne trouvent rien de mieux que de commettre une nouvelle mauvaise action qu’ils qualifient de châtiment.