Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/64

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pas à l’homme seul, mais à tout ce qui vit. Ce commandement avait été gravé dans le cœur de l’homme avant d’être inscrit sur la table.

8. Les hommes considèrent qu’il n’y a pas de mal à se nourrir de la chair animale, parce qu’on les a persuadés que Dieu l’avait permis. C’est faux. On a beau assurer qu’il n’y a pas de péché de tuer et démanger les animaux, il est gravé dans le cœur de l’homme, mieux que dans tous les livres, qu’il faut avoir pitié des animaux et qu’on ne doit pas les tuer, au même titre que les hommes. Nous le savons tous, si nous n’étouffons pas la voix de la conscience.

9. Si seulement tous ceux qui mangent les animaux, les tuaient eux-mêmes, un grand nombre parmi eux auraient renoncé à la viande.

10. Nous sommes étonnés de voir qu’il y ait eu et qu’il y a encore des hommes qui tuent leurs semblables pour les manger. Mais le temps viendra où nos petits enfants s’étonneront que leurs grands pères aient tué, tous les jours, des millions d’animaux pour les manger, alors qu’on peut avoir une nourriture saine et substantielle en se servant des fruits de la terre.

11. On peut se déshabituer de toute pitié, même envers les hommes, et on peut s’habituer à avoir pitié même d’un insecte. Plus l’homme est pitoyable, mieux cela vaut pour son âme. «