Aller au contenu

Page:Tonnellé - Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 50 —

il y en a une grande, béante, qui en suit presque tous les contours. Rencontré douze à quinze crevasses. C’est d’un joli effet de voir, sur cette immense étendue de neige éclatante, cette petite caravane d’araignées noires, perdues dans l’espace, qui avancent lentement, et dont les ombres allongées sautillent sur la neige. Tout le temps de la marche, on a la vue des montagnes de France sous un aspect très-frappant et très-beau, quoique sombre aujourd’hui.

Nous arrivons a la base du véritable sommet du Néthou. Un peu avant cet endroit, la raréfaction de l’air commence à être sensible ; on respire moins bien, et on est essoufflé en montant ; mais cet effet cesse dès qu’on s’arrête. Au bas du pic est un col où la crête de rocs s’abaisse et où on aperçoit pour la première fois les sommets espagnols, clairs, illuminés de soleil ; contraste de leurs teintes roses et légères avec le ton fauve du côté fran-