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Page:Tonnellé - Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858.djvu/74

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s’étend au loin, les demeures des hommes qui s'agitent en bas, se disputent et se partagent ces enclos, cultivent, végètent, souffrent, oublient. Tout ce grand espace à perte de vue est plein en ce moment de mouvement, de vie, de passions, d’intérêts, d’intrigues qui se croisent et se heurtent en tout sens, et qui disparaissent à la hauteur où nous sommes placés. Trois ou quatre fois les vapeurs s’évanouissent, se forment et se disputent à nos pieds avant de se fixer. Travail curieux à observer. D’abord c’est comme un point, puis comme un voile de gaze légère qui apparaît entre les profondeurs et soi, qui s’élargit, s’épaissit, se réunit, et en un clin d’œil se gonflant est monté jusqu’à vous et dérobe tout. Qu'on détourne la tète, dans une minute il n’y a plus rien ; le nuage n’a pas changé de place, il s’est complètement résorbé, évaporé. Cueilli des fleurs avec le père Prince, qui s’y connaît ; anémones, saxifrages, etc. Remonte à cheval à deux heures près