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les cachots ne les rendaient que plus audacieux et plus habiles. C’était une véritable école du crime, école qui du reste coûtait de grosses sommes à l’Administration.

On avait bien contre les grands criminels la peine de mort, mais celle-ci répugnait aux jurés qui la demandaient rarement, et de plus, elle revenait pour chaque exécuté encore plus cher que l’emprisonnement.

Le Gouvernement socialiste à son avènement, n’hésita donc pas un instant à changer les peines appliquées aux crimes. Il supprima l’emprisonnement, les travaux forcés et la peine de mort, et les remplaça par un châtiment unique, la déportation à vie en Algérie ou à la Guyane, suivant que le crime commis était plus ou moins grave.

La déportation en Algérie n’est pas à vrai dire une véritable déportation, mais c’est plutôt un moyen adopté pour coloniser rapidement ce beau pays. Les condamnés qu’on y envoie ne sont soumis à aucune surveillance, et peuvent exercer librement leur profession. Comme les actes qu’ils ont commis sont assez pardonnables, ils sont fort bien accueillis par les populations arabes, qui ne se piquent pas elles-mêmes d’une bien grande honnêteté, et pratiquent comme on sait, le vol et l’assassinat sur la plus large échelle.

Grâce à leur industrie et à leur intelligence, les