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déportés placés dans ce nouveau milieu arrivent rapidement à posséder quelque chose, et alors, bien loin de songer à dépouiller les autres, ils ne pensent plus qu’à défendre leur bien et leur vie contre les attaques des indigènes. Seulement, chez les Arabes, les peines sont plus sévères qu’en France, et, si l’on y a supprimé les prisons inutiles et coûteuses, on y a maintenu la peine de mort et on l’applique fréquemment.

En quelques années, cette émigration des citoyens condamnés par nos tribunaux, a fait de l’Algérie une terre véritablement française aussi prospère par son agriculture que par son industrie, et où il ne se commet pas plus de crimes que sous l’ancien régime. De son côté, soigneusement expurgée de tous les habitants qui ne voulaient pas vivre conformément aux lois, la France est devenue le pays le plus honnête du monde ; les crimes s’y montrent chaque jour de plus en plus rares et on espère arriver à les voir disparaître entièrement et à supprimer les tribunaux.

La déportation à la Guyane frappe tous les individus coupables de crimes graves et infamants.

Une fois arrivés à destination, les déportés sont d’abord étroitement surveillés, puis, si l’on en est satisfait, on les met en liberté. Ils s’établissent alors dans la contrée, travaillent à leur profession, se marient entre eux, et, si leur réha-