sent, Jules, je vais te dire ce que tu as eu : c’est une hémicéphalalgie.
— Croyez-vous, mon oncle ?
— Je ne crois pas, Jules, je sais, et je sais bien ; car je ne me suis pas écarté d’Hippocrate d’un iota. C’est la chute qui, par l’ébranlement du cervelet, a fait extravaser les sécrétions internes de la membrane cérébrale. Et sais-tu bien dans quel état je t’ai trouvé ? Pouls précipité, regard fixe, délire complet. Sur ce… emplâtre…
— Ah ! mon oncle, n’en parlez plus et ne contez cela à personne.
— L’emplâtre provoque une légère transsudation : il y a du mieux ; le délire cependant ne paraît pas diminuer. Sur ce, julep.
— Oui, mon oncle.
— Et alors, sommeil paisible.
— Oh ! oui, mon oncle, délicieux !
— Sommeil prévu, prédit, prophétisé, d’une heure de la nuit à dix heures sonnantes du matin ; et te voilà convalescent !
— Guéri, mon oncle !
— Non ; et surtout évitons une rechute. Tu vas te tenir tranquille pendant que je te préparerai un léger sinapisme ; après quoi, nous verrons. Repose-toi, et, pour aujourd’hui, ne travaille pas. Promets-le-moi.
— Vous pouvez y compter.
Aussitôt que mon oncle fut sorti, je me jetai sur l’in-folio ; mais je tombai dans une autre perplexité. Le livre avait deux mille pages, et, dans ma précipitation, j’avais négligé de marquer celle qui seule m’intéressait. Fouiller cet antre ! Il y a là dedans une pensée, un mot