Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/50

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Et elle ajouta, candidement, oubliant peut-être que c’est à son époux légitime quelle parlait :

— Qu’est-ce qu’y voulait, cet homme ? Se pagnoter, pas ?

Elle le prit par les pieds ; l’autre — sans rien dire, mais avec reluctance — par la tête ; — et doucement, ils l’étendirent sur le lit.

— On dirait qu’il dort, murmura Finfonce, avec une pointe de sentiment.

— Même, ajouta Eulalie, que celui qui lui a vendu ça comme pionce, y l’a pas estampé.

— Tais-toi, fit M. Dophin, qui là-dessus s’en fut trouver son beau-père. Sur les dix heures le fiacre de Pacôme les arrêtait tous deux dans la rue Lemarle-Thibaut. Le malheur c’est que l’approche du 14 juillet en rendait les abords fort populeux ; et, quant au baron, ce ne fut pas avant onze heures qu’on se décida à lui faire « sauter le mur », comme s’exprimait la jeune femme irrévérencieusement.

Cependant, le cadavre étant, sans bruit ni témoins, installé dans un coin du fiacre :

— D’ici un terrain vague où le déposer, dit M. Filéma, faudrait quelqu’un pour le… pour le caler, quoi. Est-ce que tu y montes, le Dophin ?

Finfonce secoua la tête.

— Tu as donc peur des morts, demanda Eulalie. J’croyais que tu te gênais pas pour en faire.

— Les morts, s’écria sourdement Finfonce : je m’en moque.