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BÉHANZIGUE, Sauveteur


Le vicomte Gaétan Galthier-Galloche est un membre actif de cette vieille bourgeoisie française, dont les vertus sont trop pures — et puis il y en a trop — pour que la nomenclature en soit un divertissement. Personne, sans doute, parmi les Parisiens qui se respectent (et de qui donc le seraient-ils mieux que deux-mêmes ? ), personne n’ignore le détail de son mariage avec Guillemette de Malepas, qu’il avait enlevée en automobile, et à la barbe — si l’on peut dire — d’une mère irréprochable non moins que têtue, laquelle lui refusait sa main : non pas sa main à elle, dont il se souciait autant qu’un dindon d’une clef anglaise, mais celle de Guillemette, qui était blanche, fuselée et, l’une et l’autre, cinq fois armée d’onyx.

C’est inouï, ce qu’il y a de mères, passé un certain âge, irréprochables et dont la face ornée de poil, fait songer à nos héros. On dirait que la vieillesse leur apporte, comme un ex-voto dans ses mains levées, le double masque de la laideur et de la continence. Peut-être, si l’on connaissait leurs jeunes