Page:Toulet - La Jeune Fille verte, 1920.djvu/36

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langage ordinaire de Firmin. Poète bien connu de tout le Béarn sous le nom de Firmin de Mesplède, c’est là, étant tailleur, et assis comme un Boudha sur sa table de chêne, qu’il discourait éloquemment tout le long du jour. Parfois, c’était un conte du roi Henry, ou du roi Artus ; parfois, des bergers, et quelque chanson d’amour, d’absence, de mélancolie, dont le meunier ou le colporteur, lès coudes à la fenêtre, sentait son cœur plus chaud que pour un verre où rit le soleil dans le vin.

Cependant ils étaient arrivés sur la place Jeanne, lieu irrégulier, poudreux, bossu, que hérissaient, naguère des barbes de leurs pignons, quelques maisons à poutres noires, du temps des Centulle et des Albret. L’une après l’autre, on les avait remplacées par des « immeubles » plats du toit, dont les façades étaient peintes en manière de pierres de taille. Ces bâtisses étaient considérées avec dégoût par les Parisiens en cours de traitement. Et cela scandalisait les Mortiri-