– Il y a environ une heure qu’elle a voulu retourner à Moscou.
– À Moscou ! Et je regardai Loukianitch avec stupéfaction. J’avoue que je ne m’étais pas attendu à cela. Loukianitch me regardait aussi ; un sourire resserrait les lèvres sèches du vieillard rusé et éclairait à peine ses yeux mornes.
– Et elle est partie avec sa sœur ? demandai-je à la fin.
– Avec sa sœur.
– De sorte qu’il n’y a maintenant personne à la maison ?
– Personne.
Je pensai que Loukianitch me trompait. Ce n’était pas pour rien qu’il souriait avec tant de malice.
– Écoute, Loukianitch, lui dis-je, veux-tu me rendre un service ?
– Que me voulez-vous donc ? reprit-il lentement.
Il était évident que mes questions commençaient à le fatiguer.
– Tu dis qu’il n’y a personne à la maison, peut-être pourrais-tu me la montrer. Je t’en serais fort reconnaissant.
– Vous voulez voir les chambres ?
– Oui.
Loukianitch se tut.
– Volontiers, dit-il enfin ; venez.
Il franchit le seuil de la petite porte en se courbant.